Les lycées et collèges français de Montréal

Chaque année, beaucoup de parents choisissent d’inscrire leurs enfants dans l’une des deux écoles québécoises proposant un enseignement basé sur la pédagogie française et menant à l’obtention d’un diplôme français. La plupart d’entre eux optent pour ce choix à cause de leur origine française mais aussi parce qu’ils souhaitent un jour retourner en Europe. D’autres aussi le font à cause de la qualité de l’enseignement qu’on y donne. À cause de son histoire et de sa relation avec la France, le Québec est le seul territoire en Amérique du Nord ou le français est parlé dans la plupart des écoles d’enseignement, il n’est donc pas étonnant de trouver au Québec quelques écoles qui proposent un cursus français payant allant de la maternelle à la classe de terminale. Côté québécois, On peut choisir entre le système public gratuit et le système privé pour les trois niveaux d’études que sont le primaire, le secondaire et le Cégep. Si les parents sont tentés par le système scolaire anglophone, il faut savoir que l’inscription de son enfant y est strictement encadrée par la législation québécoise pour les citoyens canadiens et pour les étrangers. En principe, les enfants d’étrangers résidents permanents doivent fréquenter une école francophone, sauf au Cégep pour lequel cette réglementation ne s’applique pas. À noter également qu’il existe un décalage entre les deux systèmes concernant l’âge des enfants: les élèves des écoles québécoises ont généralement un an de plus que leurs camarades du système français pour un niveau équivalent.

La ville de Montréal compte deux lycées français agréés (homologué) avec l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) et qui appliquent les programmes du Ministère Français de l’éducation nationale et sont également reconnus par le Ministère de l’éducation du Québec.

Il y’a tout d’abord le Collège international Marie-de-France. Situé au 4635 chemin Queen Mary, en face de l’oratoire Saint Joseph de Montréal, il scolarise aujourd’hui pas moins de 1800 étudiants de divers horizons de la maternelle à la classe de terminal. Depuis sa fondation en 1939 à aujourd’hui, l’école a connu beaucoup de changements. À ses débuts c’était un collège d’enseignement français exclusivement pour les jeunes filles et c’est en 1946 que le collège emménage à son adresse actuelle. Durant les années 50, diverses constructions ont lieu dans le collège afin de faire face au nombre croissant d’élèves et c’est en 1971 que l’école devient mixte afin de permettre aux garçons d’y accéder. Un bâtiment réservé à l’école primaire voit le jour dans les années 80 puis dans les années qui suivent le collège va progressivement subir des rénovations diverses afin de se moderniser et répondre aux défis du 21-ème siècle en matière d’éducation.

Le collège Stanilas quant à lui voit le jour en 1938 à l’initiative des familles québécoises. Situé en plein cœur du quartier d’Outremont, il est appelé à offrir le meilleur des méthodes d’enseignement aussi bien québécoises que françaises. Il participe ainsi non seulement au rayonnement respectif des deux cultures, mais aussi à la mise en place d’une méthode d’apprentissage neuve et spécifique. (Protocole du 11 juin 1970)

Grace à leur programme et leur méthode d’enseignement approuvée par le Ministère français de l’Éducation nationale ces deux collèges offrent un projet scolaire spécifiquement français menant à l’obtention de diplômes français (brevet des collèges et baccalauréat) mais les équivalences avec les diplômes québécois, définies dans le cadre de l’entente internationale franco-québécoise, permettent aux étudiants de passer facilement d’un système scolaire à l’autre.

Le système d’éducation français met en avant l’apprentissage du français. Conçus de manière transversale, l’apprentissage du français va se retrouver à travers les thèmes couverts dans l’enseignement des divers matières proposées dans le système français. Même si elle accorde une importance à la langue de Molière, le programme de formation québécois ne traite pas la langue française de manière globale comme dans le système français. Par exemple dans un examen de Mathématique le professeur va seulement évaluer les aspects qui concernent l’enseignement de sa matière au lieu de corriger en même temps les éventuelles fautes d’orthographes, ce qui ne serait pas le cas dans le système français ou ils sont beaucoup plus stricts au niveau de l’orthographe et de la rigueur de la présentation. Le système français est aussi reconnu pour l’encadrement des élèves et son niveau d’exigence élevée. Les étudiants sont bien formés pour passer les examens et les réussir. Le dialogue et le suivi avec les parents est aussi plus présent en particulier au lycée en comparaison au Cegep. Ils sont au courant de l’évolution de leur enfant et la direction n’hésite pas à les appeler si il y’a des difficultés. Côté québécois, la place est plus accordée aux activités parascolaires, le renforcement de l’autonomie de l’enfant et la fréquence des travaux oraux et de groupe sont aussi appréciés, autrement dit c’est un juste milieu entre l’enseignement académique, l’enseignement artistique et le sport. On peut aussi noter de meilleures compétences des enfants à l’oral qui n’ont pas du tout peur de s’exprimer en classe devant leurs camarades. La proximité de l’élève avec ses professeurs est également à noter avec des relations beaucoup plus fortes que dans le système français. Cette bienveillance à l’égard des enfants permet aussi aux élèves d’être plus sereins. Pour les plus grands , le Cégep avec une offre de savoir un peu moins encyclopédique et plus tourné vers la spécialité ,est beaucoup moins généraliste que le lycée, ce qui a des avantages et des inconvénients.

Avant d’opter pour un programme ou l’autre il y’a un certain nombre de questions à poser.

  • La première est de savoir si vous restez sur le long terme ou canada ou bien c’est temporaire. En effet si vous venez de la France ou bien d’un pays ou le système d’éducation français est prédominant est que vous prévoyez de retourner dans votre pays à la fin de votre mission (ou travail) au Canada, le choix du système français est plus judicieux pour éviter la rupture de méthode pédagogique et de cycle des enfants.
  • L’âge et la personnalité de l’enfant peut aussi aider à orienter le choix car certains élèves qui ont un peu plus de difficultés à suivre s’épanouissent davantage dans le système québécois où il y a plus d’attention adressée à la personne, d’encouragements et de valorisation de l’élève. Cela peut être très épanouissant et rassurant pour des enfants qui sont plus en difficulté dans le système français qui est réputé pour sa rigidité. Chez les plus grands qui font leur entrée au Cégep, certains élèves venant du système français peuvent être surpris par les méthodes d’enseignements auxquelles ils n’ont pas été préparés de la même manière que leurs camarades québécois dans les classes précédentes. En effet les élèves sont beaucoup plus autonomes dans la manière de gérer leur année ce qui demande d’avoir des étudiants beaucoup plus matures, structurés et organisés.
  • L’autre point important à prendre en compte est le budget car si l’école publique québécoise est gratuite, l’école française est relativement chère, raison pour laquelle certaines familles choisissent le public pour le primaire puis le privé pour secondaire ou 2nd cycle

Si l’élève veut passer d’une école québécoise (ou autre école non française) à une école française ou inversement, il peut toujours passer un examen. Par exemple au collège Marie de France, à partir de la sixième les enfants passent un test de positionnement s’ils n’ont jamais été scolarisés dans le système français parce que le rythme d’apprentissage des notions n’est pas le même dans le système français et dans le système québécois. Stanislas et Marie de France offrent aussi les compléments québécois pour passer au CEGEP.

D’après la plus récente enquête du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui compare les performances scolaires des élèves âgés de 15 ans dans 65 pays, en matière de compréhension de l’écrit, les collégiens français se classent en 22e position, alors que les Québécois se situent au sixième rang, devant la France, la Belgique et la Suisse. Face à un système d’enseignement qui peine à rivaliser face à d’autres nations il n’est pas étonnant de voir la France s’engager dans des reformes (Baccalauréat 2021) afin de dépoussiérer son système d’enseignement.